• Le Chancellor

    Faisant voile de Charleston  en Caroline du Sud à Liverpool avec vingt-huit personnes à bord et une cargaison de coton américain, le Chancellor suit une direction qui inquiète ses passagers et suscite des doutes sur la santé mentale du capitaine. Un incendie se déclare dans la cargaison et fait rage pendant plusieurs jours avant de s'éteindre à la faveur d'une tempête. Mais le navire s'échoue sur un îlot basaltique et le second, Robert Kurtis, qui a pris le commandement, procède à des réparations en espérant remettre le navire à flot et atteindre la Guyane. Malheureusement, le Chancellor fait eau de toutes parts et la chaloupe a été détruite lors d'une tempête précédente. L'ex-capitaine, un passager et trois matelots s'enfuient alors à bord d'une baleinière, abandonnant leurs compagnons qui construisent un radeau. Ils ne sont plus que dix-huit lorsqu'ils abandonnent le navire. Les vivres et l'eau sont sévèrement rationnés, une tempête fait de nouvelles victimes. Trois mois après le départ de Charleston, les passagers du radeau à la dérive ignorent tout de leur position et les vivres commencent à manquer. Un des survivants prend quelques poissons avec les seuls appâts dont ils disposent : des lambeaux de chair humaine, mais l'expérience s'arrête là et, lorsqu'un des survivants se suicide, une partie de l'équipage se livre au cannibalisme. Plusieurs naufragés sombrent dans la folie et, en désespoir de cause, les autres doivent se résigner à tirer au sort celui d'entre eux qui sera mangé.

    Le Chancellor

    Jules Verne nous offre dans cette histoire, un huis clos maritime d'une rare intensité. Les passagers sont mit à nu et leur vrai nature nous apparaît tout au long de leur périple pour leur survie. D'après le propre terme de Jules verne, ce roman est " d'un réalisme effrayant... "

    Jules Vernes nous livre cette histoire sous forme d'un journal du passager J.-R. Kazallon. Il faire vivre au lecteur, à travers les yeux et l'esprit d'un narrateur problématique, la situation d'un homme dont les valeurs se heurtent à l'impérieuse nécessité de la survie et que les circonstances poussent à tomber dans un état de sauvagerie qui, la veille encore, lui faisait horreur. L'utilisation du présent contribue donc à ce réalisme terrible

    Jules Verne, qui avait habitué ses lecteurs à la peinture optimiste de la marche irrésistible du progrès entre les mains d'une humanité prométhéenne, décrit ici des hommes en pleine régression vers la barbarie.

    Le Chancellor

     Parmi les traits défavorables, il épingle la lâcheté physique, la sottise et l'égoïsme, les trois allant souvent de pair chez les personnages qui n'ont aucune chance de survie. Une sorte de sélection naturelle se met en marche. Tous les morts affectent les personnages égoïstes et nuisibles.

     Les traits favorables sont évidemment  : le courage, moral d'abord, physique ensuite, l'intelligence, l'altruisme sont les qualités qui assurent la survie des individus et favorisent celle du groupe. Les individus courageux gardent leur sang-froid et ont donc plus de chance de faire face au danger, ils sont plus résistants au désespoir qui mine leurs compagnons, plus résistants aussi à la folie qui les menace, ce qui leur permet de prendre des décisions rationnelles et non dictées par l'émotion.

    Le Chancellor

     

    Le cannibalisme ne peut être le fait que des barbares ». Or, le narrateur, qui apparaît au début comme une de ces personnes civilisées, voit avec horreur croître en lui la tentation du cannibalisme.






    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires