• Autour de la Lune

    Autour de la Lune

    Comme prévu, le 1er décembre, à bord d'un énorme projectile d'aluminium lancé par un gigantesque canon de 900 pieds de long, s'embarquent pour la Lune : le solennel président du Gun-Club de Baltimore, Barbicane, le capitaine Nicholl et le Français Michel Ardan, un Parisien fantaisiste, deux chiens : Diane et Satellite et quelques autres 'passagers' amenés subrepticement par Michel Ardan... Les aéronautes ont survécu au terrible contrecoup du départ et, avec eux, nous voyageons dans le boulet-wagon, vivant les multiples péripéties d'une pareille entreprise. Mais pourront-ils revenir sur la Terre ?

    Autour de la Lune

    En deux cents cinquante pages, Jules Verne, nous raconte le huis clos de trois hommes qui tournent dans un obus autour de la lune. Même  si ce n’est pas le roman le plus palpitant qu’il ait écrit, c’est l’un des plus intéressants puisque il y remplit comme toujours à la perfection son rôle de visionnaire : nous promener de façon aussi réaliste autour de notre satellite, à une époque où l’exploration lunaire n’était pas vraiment d’actualité…C’est une coïncidence, mais la date de la parution en feuilleton précède à quelques semaines près de cent ans la mission qui emmena Armstrong, Aldrin et Collins sur la lune.

    Mais les circonstances troublantes ne s’arrêtent pas là :  Le lancement se fait bien de Floride. Il y a trois hommes embarqués, la mission ne dure que quelques jours, l’obus ou la capsule retombe bien dans l’Océan, enfin, suite au voyage, la Société Nationale des Communications Interstellaires est créée ; or, on se rappelle que ce fut l’électrochoc du Spoutnik qui conduisit à la fondation de la Nasa en 1958 et au démarrage du programme Mercury.

    Autour de la Lune

    Pour les calculs nécessaires à la véracité des deux romans lunaires, Jules Verne bénéficia de l'aide d'Henri Garcet et de Joseph Bertrand. « Il faut que je fasse lire cela par mon cousin, le mathématicien, le collaborateur de M. Bertrand. »  écrit-il dans une lettre à son éditeur.

    Les lecteurs du " Journal des débats " du 7 novembre 1869 n'ont pas dû en croire leurs yeux... En première page, qui donnait en feuilleton Autour de la Lune, s'étalait l'équation des forces vives. Une formule mathématique dans un grand quotidien, qui sera maintenue dans l'édition définitive du roman ! C'était une première dans la littérature. Jules Verne n'explique pas cette formule qui donne la migraine à Michel Ardan. On peut imaginer qu'il l'a prise, sans trop la comprendre, chez son cousin Garcet. Il l'a mise là pour faire sérieux, pour impressionner le lecteur !

    Isaac Newton (1643–1727) avait longuement disserté sur le canon, son boulet, et l'attraction terrestre dans les Principia, son ouvrage fondateur de la gravitation universelle.  Jules Verne ne le savait pas lorsqu'il a commencé De la Terre à la Lune : « Comment M. Bertrand, à qui nous avons raconté notre histoire, ne nous a-t-il pas dit que Newton avait eu l'idée d'envoyer un projectile à la Lune ? » écrit il à nouveau à son éditeur.

    Autour de la Lune

    Dans De la Terre à la Lune et Autour de la Lune, l’Observatoire de Cambridge utilise un nouveau télescope pour observer le projectile. Ce télescope, géant, est construit en altitude, sur le sommet de Long’s Peak dans les Rocheuses, situé par l’auteur dans le territoire du Missouri. Un Longs Peak existe bien : à 4348 m d’altitude, c’est l’un des plus hauts sommets des Rocheuses, près de Boulder (Colorado). Le télescope a été généreusement financé par le Gun-Club et édifié en quelques mois seulement. Il est conçu sur le modèle du télescope, bien réel et déjà géant pour l’époque, de lord Rosse (achevé en 1845 à Parsonstown en Irlande, récemment restauré), lui même réplique agrandie du grand télescope d’Herschel.

    Autour de la Lune

    Jules Verne décida qu'il n'y aurait pas d'habitant sur la Lune. En effet, étant dessus. C'est ce qu'il ne tarde de faire dans le chapitre cinq.  

     Au cours de cette discussion du chapitre V, ils imaginent une lune qui aurait dans le passé produit sa vie, ses civilisations, ses Michel-Ange, Platon, Homère, Kant…Ils supposent que cette civilisation lunaire aurait déjà essayé de communiquer avec la terre, et retiennent qu’en raison de la faible attraction lunaire, il leur aurait été six fois plus facile d’envoyer un projectile vers la terre, mais qu’ils l’auraient fait il y a des milliers d’années, avant l’apparition de l’homme sur la terre. Ils supposent aussi que leur projectile pourrait être encore enfoui quelque part dans le Pacifique.

     

     


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