• La maison à vapeur

     

    Le richissime chinois Kin-Fo vient de se trouver soudainement ruiné. La vie, qui lui paraissait jusqu’alors insipide, lui devient inssuportable. Il contracte une sassurance-vie de 200 000 dollars en faveur de sa fiancée, Lé-ou, et du philosophe Wang, son mentor et ami, a qui il demande de le tuer dans un délais de deux mois, tout en lui remettant une lettre qui l'innocentera de ce meurtre.

    Avant le délais imparti, Kin-Fo recouvre sa fortune, doublée. Il n'est plus question poir lui de renoncer à la vie. Mais Wang a disparu avec la lettre et il n'est pas homme à rompre une promesse ! Voilà donc Kin-Fo condamné à mort, par ses propres soins.

     Une seule ressource : retrouver Wang. Et Kin-Fo de se lancer dans le plus haletant des périples au pays du Céleste Empire.

    **********

    Nous pourrions voir dans cette histoire un parallèle avec la tradition philosophique des contes de Voltaire et en particulier avec son " Candide ". Il y a la naïveté de Kin-Fo et on y trouve aussi Wang que l'on pourrait comparer à Pangloss sans compter leur disparition dans la plus grande partie de l'ouvrage et leur réapparition quasiment miraculeuse en fin de livre. Ensuite il y a toute ces aventures exotiques, teintées d'un Orientlisme occidental. Enfin, nous avons ce parallélisme à la fin de l'ouvrage : " Il faut cultiver notre jardin ", qui s'oppose de façon amusante à " Il faut aller en Chine pour voir cela ! "

    Mais il y a plus évident encore : le parallèle avec le célèbre reporter Tintin qui n'a pas échappé à Philippe de Broca qui en portant les tribulations d'un chinois en Chine au cinéma rend hommage à la bande dessinée. En cela, Les Tribulations peuvent être considérées comme une oeuvres précurseur. Kin-Fo, c'est un peu Tintin. Craig et Fry, ce sont sans doute Dupont et Dupond.

    **********

    Au-delà de cette réflexion sur le sens de la vie, Jules Verne saisit l'opportunité de nous offrir un magnifique périple dans l'Empire du Milieu et il nous tient en haleine jusqu'au bout de son histoire.

    Le choix de la Chine comme cadre pour ce roman offre à Jules Verne un décor à la fois peu connu du public, archaïque, tour à tour fascinant et dangereux, et suffisamment grandiose pour y insérer des scènes qui se déroulent en mer, sur la terre, dans des villes immenses, des villages, des déserts, ou encore sur la Grande Muraille. De plus, la Chine de cette époque est un pays dont la modernisation en est à ses balbutiements. Une aubaine pour Jules Verne qui profite du contraste pour mettre en valeur le progrès techniques occidental.

    Jules Verne n'a jamais mis le pied en Chine, mais nous livre malgré tout des descriptions des us et coutumes des Chinois de l'époque. Notons au passage que la science-fiction n'est pas totalement mise à l’écart : il invente l'équipement de survie en haute mer avec des scaphandres transformés en voiliers.

     

    Un ingénieur anglais propose au colonel Munro, qui a participé à l'écrasement de la révolte des Cipayes un voyage au nord de l'Inde à bord d'un véhicule extraordinaire qu'il a conçu et construit pour le Maharadjah de Bhoutan et qu'il a pu racheter à bas prix après la mort du commanditaire. Il s'agit d'un gigantesque éléphant à vapeur tirant deux wagons de tout confort et qui roule sans avoir besoin de voie ferrée. Ce train est même amphibie. Munro donne son accord et ils partent accompagnés en particulier de leur amis, un invité français, Maucler et le capitaine Hod, grand chasseur de tigres. En incluant le personnel nécessaire, ce sont dix personnes qui font route vers les contreforts himalayens.

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    « Il s'agit d'un train routier tracté par une locomotive à quatre roues à vapeur en acier en forme d'éléphant dont les yeux sont des fanaux électriques. Elle peut atteindre 25 km/h et comporte des freins atmosphériques. Steam-House semble être inspiré du Rocket de George Stephenson qui atteignait 24 km/h. »

    La maison à vapeur

     

    Bien que le Rocket n'était pas la première locomotive à vapeur, il fut le premier à réunir plusieurs innovations pour produire la locomotive la plus avancée de son époque. C'est l'exemple le plus célèbre d'une conception évolutive de locomotives par Stephenson qui est devenu le modèle pour la plupart des machines à vapeur dans les 150 années suivantes.

    La maison à vapeur

    Extrait

    "Une maison roulante ! s'écriait-il, une maison qui est à la fois une voiture et un bateau à vapeur ! Il ne lui manque plus que des ailes pour se transformer en appareil volant et franchir l'espace !
    - Cela se fera un jour ou l'autre, ami Hod, répondit sérieusement l'ingénieur.
    - Je le sais bien, ami Banks, répondit non moins sérieusement le capitaine. Tout se fera ! Mais ce qui ne se fera pas, ce sera que l'existence nous soit rendue dans deux cents ans pour voir ces merveilles ! La vie n'est pas gaie tous les jours, et, cependant, je consentirais volontiers à vivre dix siècles - par pure curiosité !"

     


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    Le richissime chinois Kin-Fo vient de se trouver soudainement ruiné. La vie, qui lui paraissait jusqu’alors insipide, lui devient inssuportable. Il contracte une sassurance-vie de 200 000 dollars en faveur de sa fiancée, Lé-ou, et du philosophe Wang, son mentor et ami, a qui il demande de le tuer dans un délais de deux mois, tout en lui remettant une lettre qui l'innocentera de ce meurtre.

    Avant le délais imparti, Kin-Fo recouvre sa fortune, doublée. Il n'est plus question poir lui de renoncer à la vie. Mais Wang a disparu avec la lettre et il n'est pas homme à rompre une promesse ! Voilà donc Kin-Fo condamné à mort, par ses propres soins.

     Une seule ressource : retrouver Wang. Et Kin-Fo de se lancer dans le plus haletant des périples au pays du Céleste Empire.

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    Nous pourrions voir dans cette histoire un parallèle avec la tradition philosophique des contes de Voltaire et en particulier avec son " Candide ". Il y a la naïveté de Kin-Fo et on y trouve aussi Wang que l'on pourrait comparer à Pangloss sans compter leur disparition dans la plus grande partie de l'ouvrage et leur réapparition quasiment miraculeuse en fin de livre. Ensuite il y a toute ces aventures exotiques, teintées d'un Orientlisme occidental. Enfin, nous avons ce parallélisme à la fin de l'ouvrage : " Il faut cultiver notre jardin ", qui s'oppose de façon amusante à " Il faut aller en Chine pour voir cela ! "

    Mais il y a plus évident encore : le parallèle avec le célèbre reporter Tintin qui n'a pas échappé à Philippe de Broca qui en portant les tribulations d'un chinois en Chine au cinéma rend hommage à la bande dessinée. En cela, Les Tribulations peuvent être considérées comme une oeuvres précurseur. Kin-Fo, c'est un peu Tintin. Craig et Fry, ce sont sans doute Dupont et Dupond.

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    Au-delà de cette réflexion sur le sens de la vie, Jules Verne saisit l'opportunité de nous offrir un magnifique périple dans l'Empire du Milieu et il nous tient en haleine jusqu'au bout de son histoire.

    Le choix de la Chine comme cadre pour ce roman offre à Jules Verne un décor à la fois peu connu du public, archaïque, tour à tour fascinant et dangereux, et suffisamment grandiose pour y insérer des scènes qui se déroulent en mer, sur la terre, dans des villes immenses, des villages, des déserts, ou encore sur la Grande Muraille. De plus, la Chine de cette époque est un pays dont la modernisation en est à ses balbutiements. Une aubaine pour Jules Verne qui profite du contraste pour mettre en valeur le progrès techniques occidental.

    Jules Verne n'a jamais mis le pied en Chine, mais nous livre malgré tout des descriptions des us et coutumes des Chinois de l'époque. Notons au passage que la science-fiction n'est pas totalement mise à l’écart : il invente l'équipement de survie en haute mer avec des scaphandres transformés en voiliers.

     

      


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    La fortune fabuleuse d'une princesse hindoue (500 millions de francs-or des années 1878 - 1879) est partagée entre deux légataires très différents : La famille Sarrasin, des Français généreux et idéalistes, et un allemand, Schultze, habité d'une terrible volonté de puissance. Cinq ans après l'héritage, les Sarrasin, aidés de leur ami Bruckmann, ont construit dans l'Oregon, aux Etats-Unis, France-Ville, espace du bien être et de la qualité de la vie. Herr Schultze a bâti Stahlstadt, la cité de l'acier, dont le but avoué est de détruire France-Ville et d'asservir le monde. Un énorme canon à longue portée menace la cité radieuse. Du Bien et du Mal, qui l'emportera ?

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    A l'origine de ce roman, un scénario de Paschal Grousset, communard en exil et en difficulté, qui s'intitule " L'Héritière de Langevol ". Hetzel rachete le texte et Jules Verne remodèle le sujet de fond en comble, après un voyage en Europe du Nord ou il a visité l'usine Krupp et observé ls préparatifs de guerre de l'Empire austro-allemand. C'est le premier et le plus réussi des romans de politique fiction de Jules Verne où l'on voit s'ébaucher l'image du savant fou.

    Extrait

    Discours du Dr Sarrasin

    " Messieurs, parmi les causes de maladie, de misère et de mort qui nous entourent, il faut en compter une à laquelle je crois rationnel d'attacher une grande importance : ce sont les conditions hygiéniques déplorables dans lesquelles la plupart des hommes sont placés. Ils s'entassent dans les villes, dans des demeures souvent privées d'air et de lumière, ces deux agents indispensables de la vie. Ces agglomérations humaines deviennent parfois de véritables foyers d'infection. Ceux qui n'y trouvent pas la mort sont moins atteints dans leur santé ; leur force productive diminue et la société perd de grandes sommes de travail qui pourraient être appliquées aux plus précieux usages. Pourquoi ne réunirions-nous pas toutes les forces de notre imagination pour tracer le plan d'une cité-modèle sur des données rigoureusement scientifiques ? Pourquoi ne consacrerions-nous pas ensuite le capital dont nous disponsons à édifier cette ville et à la présenter au monde comme un enseignement pratique... ?

      France-Ville (Extrait)

    Pour obtenir le droit de résidence à France-Ville, il est nécessaire de donner de bonnes références, être apte a exercer une profession utile ou libérale, dans l'industrie, les sciences ou les arts, de s'engager à observer les lois de la ville. Les existences oisives n'y seraient pas tolérées.

    Inutile de dire que les enfants sont astreints dès l'âge de quatre ans, à suivre les exercices intellectuels et physiques, qui peuvent seuls développer leurs forces cérébrales et musculaires. On les habitue tous à une propreté si rigoureuse, qu'ils considèrent une tache sur leurs simples habits comme un déshonneur véritable.

    L'eau coule partout à flots. Les rues pavées de bois bitumé, et les trottoirs de pierre sont aussi brillants que le carreau d'une cour hollandaise. Les marchés alimentaires sont l'objet d'une surveillance incessante. Cette police sanitaire, si nécessaire et si délicate, est confiée à des hommes expérimentés, à de véritables spécialistes, élevés à cet effet dans les écoles normales.

    Leur juridiction s'étend jusqu'aux blanchisseries. Aucun linge de corps ne revient à son propriétaire sans avoir été véritablement blanchi à fond. Les hôpitaux sont peu nombreux, car le système de l'assistance à domicile est général. Il est à peine besoin d'ajouter que l'idée de faire d'un hôpital un édifice plus grands que tout les autres et d'entasser dans un même foyer d'infection sept à huit cents malades, n'a pu entrer dans la tête d'un fondateur de la cité modèle.

    On ne finirait pas si l'on voulait citer tous les perfectionnements hygiéniques que les fondateurs de la ville ont inaugurés. Chaque citoyen reçoit, à son arrivée, une petite brochure où les principes les plus importants d'une vie réglée selon la science sont exposés dans un langage simple et clair.

    Stahlstadt - La cité de l'acier (Extrait)

    C'est au centre de ces villages, au pied même des Coals-Butts, inépuisables montagnes de charbon de terre, que s'élève une masse sombre, colossale, étrange, une agglomération de bâtiments réguliers, percés de fenêtres symétriques, couverts de toits rouges, surmontés d'une forêt de cheminées cylindriques, et qui vomissent par ces mille bouches des torrents continus de vapeurs fuligineuses. Le ciel en est voilé d'un rideau noir, sur lequel passent par instants de rapides éclairs rouges. Le vent apporte un grondement lointain, pareil à celui d'un tonnerre ou d'une grosse boule, mais plus régulier et plus grave. 

    Cette masse est Stahlstadt, la Cité de l'Acier, la ville allemande, la propriété personnelle de Herr Schultze, l'ex-professeur de chimie d'Iéna, devenu, de par les millions de la Bégum, le plus grand travailleur du fer et, spécialement, le plus grand fondeur de canons des deux mondes. Il en fond, en vérité, de toutes formes et de tout calibre, à âme lisse et à raies, à culasse mobile et à culasse fixe, pour la Russie et pour la Turquie, pour la Roumanie et pour le Japon, pour l'Italie et pour la Chine, mais surtout pour l'Allemagne. 

    Grâce à la puissance d'un capital énorme, un établissement monstre, une ville véritable, qui est en même temps une usine modèle, est sortie de terre comme à un coup de baguette. Trente mille travailleurs, pour la plupart Allemands d'origine, sont venus se grouper autour d'elle et en former les faubourgs. En quelques mois, ses produits ont dû à leur écrasante supériorité une célébrité universelle. Le professeur Schultze extrait le minerai de fer et la houille de ses propres mines. Sur place, il les transforme en acier fondu. Sur place, il en fait des canons.

     Ce qu'aucun de ses concurrents ne peut faire, il arrive, lui, à le réaliser. En France, on obtient des lingots d'acier de quarante mille kilogrammes. En Angleterre, on a fabriqué un canon en fer forgé de cent tonnes. A Essen, M. Krupp est arrivé à fondre des blocs d'acier de cinq cent mille kilogrammes. Herr Schultze ne connaît pas de limites : demandez-lui un canon de poids quelconque et d' une puissance quelle qu' elle soit, il vous servira ce canon, brillant comme un sou neuf, dans les délais convenus. Mais, par exemple, il vous le fera payer ! Il semble que les deux cent cinquante millions de 1871 n'aient fait que le mettre en appétit. 

    En industrie canonnière comme en toutes choses, on est bien fort lorsqu'on peut ce que les autres ne peuvent pas. Et il n'y a pas à dire, non seulement les canons de Herr Schultze atteignent des dimensions sans précédent, mais, s'ils sont susceptibles de se détériorer par l'usage, ils n'éclatent jamais. L'acier de Stahlstadt semble avoir des propriétés spéciales. Il court à cet égard des légendes d'alliages mystérieux, de secrets chimiques. Ce qu'il y a de sûr, c'est que personne n' en sait le fin mot. Ce qu'il y a de sûr aussi, c'est qu'à Stahlstadt, le secret est gardé avec un soin jaloux. 

    En arrivant sous les murailles mêmes de Stahlstadt, n'essayez pas de franchir une des portes massives qui coupent de distance en distance la ligne des fossés et des fortifications. La consigne la plus impitoyable vous repousserait. Il faut descendre dans l'un des faubourgs. Vous n'entrerez dans la Cité de l'Acier que si vous avez la formule magique, le mot d'ordre, ou tout au moins une autorisation dûment timbrée, signée et paraphée.


  • Le Pilgrim vogue vers l'Amérique. Dick Sand, jeune homme de quinze ans, y côtoie quelques passagers pittoresques : Mrs. Weldon, le cousin Bénédict, et quelques Noirs américains.
    Par un concours de circonstances des plus mystérieux, l'équipage disparaît. Dick se retrouve aux commandes. Alors qu'il croit mener l'embarcation à bon port, le "capitaine de quinze ans" et ses compagnons se retrouvent en Afrique. Parmi les esclavagistes...
    En effet, Negoro, le maître-queux énigmatique du bord va profiter d'une absence du jeune capitaine à la barre du Pilgrim pour fausser la seule boussole du bord, ce qui conduira le bateau sur les côtes de l'Afrique au lieu de le ramener aux États-Unis.
    Une aventure palpitante va alors commencer pour le jeune Dick Sand et ses amis...

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    Un capitaine de quinze ans

    Extrait sur la traite des noirs :

     

    C’est au XVe siècle seulement que l’on voit s’exercer, pour la première fois, la traite des noirs, et voici dans quelles circonstances elle fut établie :

    Les Musulmans, après avoir été chassés d’Espagne, s’étaient réfugiés au-delà du détroit sur la côte d’Afrique. Les Portugais, qui occupaient alors cette partie du littoral, les poursuivirent avec acharnement. Un certain nombre de ces fugitifs furent faits prisonniers et ramenés en Portugal. Réduits en esclavage, ils constituèrent le premier noyau d’esclaves africains qui ait été formé dans l’Europe occidentale depuis l’ère chrétienne.

    Mais ces Musulmans appartenaient pour la plupart à de riches familles, qui voulurent les racheter à prix d’or. Refus des Portugais d’accepter une rançon, quelque importante qu’elle fût. Ils n’avaient que faire de l’or étranger. Ce qui leur manquait, c’étaient les bras indispensables au travail des colonies naissantes, et, pour tout dire, les bras de l’esclave.

    Les familles musulmanes, ne pouvant racheter leurs parents captifs, offrirent alors de les échanger contre un plus grand nombre de noirs africains, dont il n’était que trop facile de s’emparer. L’offre fut acceptée par les Portugais, qui trouvaient leur avantage à cet échange, et c’est ainsi que la traite se fonda en Europe.

    Un Capitaine de quinze ans - Extraits

     

    Jules Verne nous explique comment l'esclavage à commencer...

    **

    La traite ! Personne n’ignore la signification de ce mot, qui n’aurait jamais dû trouver place dans le langage humain. Ce trafic abominable, longtemps pratiqué au profit des nations européennes qui possédaient des colonies d’outre-mer, a été interdit depuis bien des années déjà. Cependant, il s’opère toujours sur une vaste échelle, et principalement dans l’Afrique centrale. En plein XIXe siècle, la  signature de quelques États qui se disent chrétiens, manque encore à l’acte d’abolition de l’esclavage.

    On pourrait croire que la traite ne se fait plus, que cet achat et cette vente de créatures humaines ont cessé ! Il n’en est rien, et c’est là ce qu’il faut que le lecteur sache, s’il veut s’intéresser plus intimement à la seconde partie de cette histoire. Il faut qu’il apprenne ce que sont actuellement encore ces chasses à l’homme, qui menacent de dépeupler tout un continent pour l’entretien de quelques colonies à esclaves, où et comment s’exécutent ces razzias barbares, ce qu’elles coûtent de sang, ce qu’elles provoquent d’incendies et de pillages, enfin au profit de qui elles se font. 

    C’est au XVe siècle seulement que l’on voit s’exercer, pour la première fois, la traite des noirs, et voici dans quelles circonstances elle fut établie :

    Les Musulmans, après avoir été chassés d’Espagne, s’étaient réfugiés au-delà du détroit sur la côte d’Afrique. Les Portugais, qui occupaient alors cette partie du littoral, les poursuivirent avec acharnement. Un certain nombre de ces fugitifs furent faits prisonniers et ramenés en Portugal. Réduits en esclavage, ils constituèrent le premier noyau d’esclaves africains qui ait été formé dans l’Europe occidentale depuis l’ère chrétienne.

    Mais ces Musulmans appartenaient pour la plupart à de riches familles, qui voulurent les racheter à prix d’or. Refus des Portugais d’accepter une rançon, quelque importante qu’elle fût. Ils n’avaient que faire de l’or étranger. Ce qui leur manquait, c’étaient les bras indispensables au travail des colonies naissantes, et, pour tout dire, les bras de l’esclave.

    Les familles musulmanes, ne pouvant racheter leurs parents captifs, offrirent alors de les échanger contre un plus grand nombre de noirs africains, dont il n’était que trop facile de s’emparer. L’offre fut acceptée par les Portugais, qui trouvaient leur avantage à cet échange, et c’est ainsi que la traite se fonda en Europe.

     

    Vers la fin du XVIe siècle, cet odieux trafic était généralement admis, et les mœurs encore barbares n’y répugnaient pas. Tous les États le protégeaient, afin d’arriver plus rapidement et plus sûrement à coloniser les îles du Nouveau-Monde. En effet, les esclaves d’origine noire pouvaient résister, là où les blancs, mal acclimatés, impropres encore à supporter la chaleur des climats intertropicaux, eussent péri par milliers. Le transport des nègres aux colonies d’Amérique se fit donc régulièrement par des bâtiments spéciaux, et cette branche du commerce transatlantique amena la création de comptoirs importants sur  divers points du littoral africain. La « marchandise » coûtait peu au pays de production, et les bénéfices étaient considérables. 

     


  • Un capitaine de quinze ans

     

    Le jeune marin Dick Sand est novice à bord du brick-goëlette Pilgrim commandé par le capitaine Hull. Après une saison de pêche calamiteuse. Le baleinier repart de Nouvelle-Zélande pour rentrer en Amérique. Au cours du voyage de retour, le capitaine ne résiste pas à chasser une baleine franche ; mais la course au cétacé tourne au désastre et le jeune orphelin se retrouve seul maître à bord.

    Le Pilgrim vogue vers l'Amérique. Dick Sand, jeune homme de quinze ans, y côtoie quelques passagers pittoresques : Mrs. Weldon, le cousin Bénédict, et quelques Noirs américains. Dick se retrouve seul aux commandes. Alors qu'il croit mener l'embarcation à bon port, le "capitaine de quinze ans" et ses compagnons se retrouvent tout à fait ailleurs...

    L'ensemble du voyage retour sera parsemé d'embuches et permettra à Dick Sand à la fois de s'élever moralement et d'éprouver ses limites physiques, en faisant face aux situations les plus périlleuses, souvent menacé par les agissements du perfide Negoro, le maître-queux énigmatique du bord.

     

     

     

     

     





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