• Le Pays des fourrures

    Le lieutenant Jasper Hobson a été chargé par la Compagnie de la Baie d'Hudson de fonder une nouvelle factorerie au Nord, au-delà du 70e parallèle. Secondé par le Sergent Long, accompagné d'une voyageuse-aventurière, Mrs Paulina Barnett, de sa dame de compagnie Madge et d'un astronome désirant faire une observation d'une éclipse solaire au-delà du cercle polaire, Thomas Black.
    Arrivé au nord, ils trouvent l'endroit idéal et établissent une factorerie. Seulement, leur lieu idéal se trouve à être une calotte de glace rattachée au continent et couvert de terre qu'une éruption volcanique sépare bientôt de la terre ferme, entraînant les malheureux pionnier ainsi que leur île à la dérive en plein océan Arctique!

    Le Pays des fourrures

    Jules Verne est le seul auteur majeur du XIXe siècle français qui se soit intéressé de manière soutenue au Canada, qu’il appelait « mon pays de prédilection ». Il est pourtant fascinant de constater que, dans toute son existence, Jules Verne aura passé moins de vingt-quatre heures au Canada : tout son savoir sur la géographie, l’histoire, l’ethnologie et les mœurs du pays lui proviennent de sources livresques et, surtout, de la presse contemporaine, tant quotidienne que périodique.

    Dans un entretien de 1893 avec le journaliste Robert Sherard, Jules Verne explique sa méthode de travail. Écoutons-le :

    J’ai toujours avec moi un carnet et, comme ce personnage de Dickens , je note d’emblée tout ce qui m’intéresse ou pourrait me servir pour mes livres. Chaque jour après le repas de midi, je me mets immédiatement au travail et je lis d’un bout à l’autre quinze journaux différents, toujours les quinze mêmes, et je peux vous dire que très peu de choses échappent à mon attention. […] Ensuite, je lis les revues, comme la Revue bleue, la Revue rose, la Revue des deux mondes, Cosmos, La Nature de Gaston Tissandier, L’Astronomie de Flammarion. Je lis aussi entièrement les bulletins des sociétés scientifiques et en particulier ceux de la Société de Géographie, car vous remarquerez que la géographie est à la fois ma passion et mon sujet d’étude. […] Je lis aussi et relis, car je suis un lecteur très attentif, la collection Le Tour du monde qui est une série de récits de voyages. J’ai jusqu’à maintenant amassé plusieurs milliers de notes sur tous les sujets, et aujourd’hui, j’ai chez moi au moins vingt milles notes […] ".

    Le Pays des fourrures

    Le Pays des fourrures est un roman de l’exploration nordique, qui met en scène tout le savoir géographique, très précis, de Verne. L’imaginaire du voyage nordique, déjà exploité par l’auteur dans Les Anglais au Pôle Nord, est réinvesti dans le cadre du nord-ouest canadien. Certaines grandes topiques seront ici mises de l’avant afin de voir comment ce roman met en forme l’imaginaire social : nordicité, monde polaire, grands froids, survie dans les mondes sauvages et glacés, etc.

    Le Pays des fourrures

     

    Nous voilà partit pour le grand Nord Canadien.  L'histoire à proprement parler est dans la droite ligne de d'autres aventures.  Les rebondissements sont peu nombreux et assez prévisible et le sort s'acharne sur les pauvres habitants de la factorerie. Les gens y sont droits, moraux et capables de tout accomplir à l'excès.  Toujours prêts à travailler, sans se laisser gagner par la terreur ou encore par la peur. Tels sont les héros de Vernes. L'aventure est typiquement vernienne, en ce sens qu'on mélange l'impossible avec le possible de manière brillante. L'histoire en est une de détermination, de courage et d'ingéniosité face aux forces de la nature, toutes choses qui sont universelles.

    Le Pays des fourrures

    Déjà, Jules Verne tirait une sonnette d'alarmes en ce qui concerne la chasse des animaux à fourrures dont l'extinction est menacée et très régulée de nos jours.

    Voici un extrait qui en dit long  : 

     «Jusqu’en 1837, madame, dit-il, on peut affirmer que la situation de la Compagnie a été florissante. En cette année-là, l’exportation des peaux s’était encore élevée au chiffre de deux millions trois cent cinquante-huit mille. Mais depuis, il a toujours été en diminuant, et maintenant ce chiffre s’est abaissé de moitié au moins.

    – Mais à quelle cause attribuez-vous cet abaissement notable dans l’exportation des fourrures? demanda Mrs. Paulina Barnett.

     

    – Au dépeuplement que l’activité, et j’ajoute, l’incurie des chasseurs, ont provoqué sur les territoires de chasse. On a traqué et tué sans relâche. Ces massacres se sont faits sans discernement. Les petits, les femelles pleines n’ont même pas été épargnés. De là, une rareté inévitable dans le nombre des animaux à fourrures. La loutre a presque complètement disparu et ne se retrouve guère que près des îles du Pacifique nord. Les castors se sont réfugiés par petits détachements sur les rives des plus lointaines rivières. De même pour tant d’autres animaux précieux qui ont dû fuir devant l’invasion des chasseurs. Les trappes, qui regorgeaient autrefois, sont vides à présent. Le prix des peaux augmente, et cela précisément à une époque où les fourrures sont très recherchées. Aussi, les chasseurs se dégoûtent, et il ne reste plus que les audacieux et les infatigables qui s’avancent maintenant jusqu’aux limites du continent américain.

     

     


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    Une fantaisie du docteur Ox

    L'histoire se passe dans les Flandres occidentales ( la Belgique actuelle ) dans un paisible hameau : Quiquendone. Depuis des siècles, les gens sont sociables et d'humeur égale. Rien ne vient perturbé la vie de ses habitants.

    Dans ce village paisible, un savant fou, le docteur Ox et son fidèle assistant Ygène, propose un éclairage gratuit au gaz oxy-hydrique. Ce gaz a la particularité de rendre les gens temporairement agressifs.
    Suite à ces manoeuvres, une expédition punitive va être menée contre le village de Virgamen pour se venger d'une insulte datant de sept siècles : une vache virgamenoise avait brouté quelques instant sur le pré communal de Quiquendone...

    Le docteur Ox

    Un Jules Verne plutôt inhabituel dans ce conte plein d'humour. 
    On sent que Jules Verne s'est beaucoup amusé en écrivant cette fantaisie.
    Ici, pas de longue description, nous allons rapidement à l'essentiel, dans le vif du sujet, à la rencontre de ce savant un peu fou qui teste ses recherches en grandeur nature sur le petit village de Quiquandone.

    Jules Verne s’amuse à rendre fous ses sages bourgeois flamands, parodiant notamment les conventions d’une « bonne société » ridiculisée par le duo comique du bourgmestre van Tricasse et de son conseiller Niklausse.

    Il n’est plus nécessaire de démontrer le talent littéraire et anticipateur de Jules Verne, précurseur incontournable de la « science-fiction moderne ». Avec cette fantaisie du docteur Ox, ce cher Jules Verne nous démontre que derrière la farce comique se cachent une satire sociale, un questionnement de l’éthique scientifique et une réflexion sur la nature humaine. Rien que cela.

    Une farce pleine d'humour et de piquant sur les méfaits de la science sans conscience et la bêtise humaine.

    Un Jules Verne sous un aspect inattendu et séduisant

    Le docteur Ox est l'un de ces savants fou dont la fiction abonde. 
    Citons-en quelques-uns.

    - Le docteur Frankenstein de Mary Shelley ( 1818)
    - Le docteur Jeckyll de R.L. Stevenson (1886)
    - Le professeur Moriarty de Sir Arthur Conan Doyle (1887)
    - Le docteur Moreau de H-G Wells (1896)
    - Le docteur Cornélius de Gustave Lerouge (1912)
    - Le docteur Mabuse de Norbert Jacques ( 1921)
    - Le docteur No de Ian Fleming (1958)
    - Le docteur Folamour de Peter Georges ( 1958)
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    Notons au passage que les noms accolé du docteur Ox et de celui de son assistant Ygène forme le mot : Oxygène

     

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    Le docteur Ox

    L'histoire se passe dans les Flandres occidentales ( la Belgique actuelle ) dans un paisible hameau : Quiquendone. Depuis des siècles, les gens sont sociables et d'humeur égale. Rien ne vient perturbé la vie de ses habitants.

    Dans ce village paisible, un savant fou, le docteur Ox et son fidèle assistant Ygène, propose un éclairage gratuit au gaz oxy-hydrique. Ce gaz a la particularité de rendre les gens temporairement agressifs. 
    Suite à ces manoeuvres, une expédition punitive va être menée contre le village de Virgamen pour se venger d'une insulte datant de sept siècles : une vache virgamenoise avait brouté quelques instant sur le pré communal de Quiquendone...

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    Ici pas de longues descriptions qui pourrait paraître ennuyeuses mais des descriptions avec un humour omniprésent et tout a fait délicieux. Voyons plutôt... 

    Une fantaisie du docteur Ox

    Jules Verne nous décrit le bourgmestre de Quiquendone : 

    Le bourgmestre était un personnage de cinquante ans, ni gras ni maigre, ni petit ni grand, ni vieux ni jeune, ni coloré ni pâle, ni gai ni triste, ni content ni ennuyé, ni énergique ni mou, ni fier ni humble, ni bon ni méchant, ni généreux ni avare, ni brave ni poltron, ni trop ni trop peu, un homme modéré en tout.

    Une fantaisie du docteur Ox

    Extrait dans lequel le docteur Ox parle de la ville de Quiquendone et de ses habitants :

    " Comprenez donc : une ville où depuis un siècle il n’y a pas eu l’ombre de discussion, où les charretiers ne jurent pas, où les cochers ne s’injurient pas, où les chevaux ne s’emportent pas, où les chiens ne mordent pas, où les chats ne griffent pas ! une ville dont le tribunal de simple police chôme d’un bout de l’année à l’autre ! une ville où l’on ne se passionne pour rien, ni pour les arts, ni pour les affaires ! une ville où les gendarmes sont à l’état de mythes, et dans laquelle pas un procès-verbal n’a été dressé en cent années ! une ville enfin où, depuis trois cents ans, il ne s’est pas donné un coup de poing ni échangé une gifle ! Vous comprenez bien, maître Ygène, que cela ne peut pas durer et que nous modifierons tout cela. "

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    Une fantaisie du docteur Ox

    Extrait dans lequel il est question de mariage :

    " Il ne faut pas croire que les jeunes cœurs ne battaient pas dans cette cité exceptionnelle ; seulement ils battaient avec une certaine lenteur. On s’y mariait comme dans toutes les autres villes du monde, mais on y mettait le temps. Les futurs, avant, de s’engager dans ces liens terribles, voulaient s’étudier, et les études duraient au moins dix ans, comme au collège. Il était rare qu’on fût « reçu » avant ce temps.

    Oui, dix ans ! dix ans on se faisait la cour ! Est-ce trop, vraiment, quand il s’agit de se lier pour la vie ? On étudie dix ans pour être ingénieur ou médecin, avocat ou conseiller de préfecture, et l’on voudrait en moins de temps acquérir les connaissances nécessaires pour faire un mari ? C’est inadmissible, et, affaire de tempérament ou de raison, les Quiquendoniens nous paraissent être dans le vrai en prolongeant ainsi leurs études. Quand on voit, dans les autres villes, libres et ardentes, des mariages  s’accomplir en quelques mois, il faut hausser les épaules et se hâter d’envoyer ses garçons au collège et ses filles au pensionnat de Quiquendone.

    On ne citait depuis un demi-siècle qu’un seul mariage qui eût été fait en deux ans, et encore il avait failli mal tourner ! "

     


  • Le tour du monde en 80 jours

    Après avoir lu un article publié dans le Morning Chronicle affirmant qu'il est possible de faire le tour du monde en 80 jours, Phileas Foggs, gentleman anglais, parie avec ses amis du Reform Club qu'il parviendra à réaliser cette performance. Le soir même, il plie bagage et se lance sur les routes en compagnie de son nouveau domestique, le farnçais Passepartout. Mais ils sont suivis par un détective qui soupçonne Fogg d'être l'auteur d'un vol récemment commis à la banque d'Angleterre. sur de filer le coupable, il entreprendra tout ce qui lui sera possible pour arrêter le fugitif et interrompre sa course autour du globe. Avec son compagnon, Fogg, dont la ponctualité n'a d'égale que celle d'une montre, ne reculera devant aucun obstacle, déjouera tous les stratagèmes du détective, emploiera tous les moyens de transport ( paquebot, yacht, traineau, éléphant,...) pour parvenir à ses fins....

    Le Tour du monde en 80 jours

    En 1870, un article du Magasin  Pittoresque démontrait qu'on pouvait effectuer le tour du monde en 80 jours depuis le percement de l'isthme de Suez (1869)

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    Le Tour du monde en 80 jours, le plus grand succès de Jules Verne ( 108 000 exemplaires pour seulement 76 000 pour un autre de ses succès : Cinq semaines en ballon. Ce fut un triomphe en France et à l'étranger.


    Oeuvre charnière, elle marque la fin des romans où la science se mêle à l'aventure, pour proposer une intrigue où l'aventure et l'exploration ont tendance à l'emporter sur l'anticipation scientifique.

    Le Tour du monde en 80 jours


    L'élément comique, parfois " rocambolesque " donne encore plus de sel à l'intrigue et retient le lecteur par le contraste entre le flegme très britannique de Phileas Fogg et l'activité débordante qu'il déploie pour gagner son pari.

     Phileas Fogg et Passepartout qui courent autour du monde, empruntant tous les moyens de transport possibles de l'époque : paquebots, railways, voitures, yachts, bâtiments de commerce, traîneaux, éléphant, etc....

    Le Tour du monde en 80 jours

    C'est ainsi que Jules Verne offre à ses lecteurs un roman de l'exotisme. D'un chapitre à l'autre, il nous fait découvrir les joies de la navigation à vapeur sur la mer Rouge, nous plonge au cœur d'un enterrement indou pour ensuite nous faire visiter Singapour. Tout cela sans oublier la découverte d'une Amérique dans laquelle les Amérindiens attaquent les trains avant d'être chassés par la cavalerie. Un régale !

    Le tour du monde en 80 jours est aussi un roman faisant état des plus récentes technologies. C'est bien plus que par simple volonté d'inclure certains effets de réel que Verne précise que la maison de Phileas Fogg contient une pendule électrique de même qu'un système de "tuyaux acoustiques" permettant la communication d'une pièce à l'autre.

     

    Le Tour du monde en 80 jours

    Détail du tour du monde

    Londres - Suez (Chemin de fer et paquebot) - 7 jours

    Suez - Bombay (Paquebot) - 13 jours

    Bombay - Calcutta (Chemin de fer) - 3 jours

    Calcutta - Hong Kong (Paquebot) 13 jours

    Hong Kong - Yokohama (Paquebot Ragoon) - 6 jours

    Yokohama- San Francisco (Paquebot- 22 jours

    San Francisco - New York (Chemin de fer) - 7 jours

    New York - Londres (Paquebot - Chemin de fer) - 9 jours

    Total

    80 jours

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    Le Tour du monde en 80 jours

    EXTRAIT

    Phileas Fogg était de ces gens mathématiquement exacts, qui, jamais pressés et toujours prêts, sont économes de leurs pas et de leurs mouvements. Il ne faisait pas une enjambée de trop, allant toujours par le plus court. Il ne perdait pas un regard au plafond. Il ne se permettait aucun geste superflu. On ne l’avait jamais vu ému ni troublé. C’était l’homme le moins hâté du monde, mais il arrivait toujours à temps. Toutefois, on comprendra qu’il vécût seul et pour ainsi dire en dehors de toute relation sociale. Il savait que dans la vie il faut faire la part des frottements, et comme les frottements retardent, il ne se frottait à personne.

    Quant à Jean, dit Passepartout, un vrai Parisien de Paris, depuis cinq ans qu’il habitait l’Angleterre et y faisait à Londres le métier de valet de chambre, il avait cherché vainement un maître auquel il pût s’attacher.

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    " Jules Verne possédait au plus haut point la technique du roman d'aventures. 
    En précipitant le lecteur dans un tourbillon d'évènements extraordinaires, il savait éveiller sa sympathie pour ces héros qui cherchaient à atteindre leurs butsbles plus chers, au nom desquels ils triomphaient courageusement d'obstacles infinis.
                                                                                             Cyril Andreev (critique russe)

    Parmis les adaptations cinématographique , citons celle de Michael Anderson (1956), avec David Niven, Mario Moreno Cantinflas et Elisabeth Taylor.

    Nellir Bly

    Née le 5 mai 1864 en Pennsylvanie, Nellie est une journaliste américaine. Spécialisée dans le journalisme d'investigation, elle hésite pas à fourrer son nez partout et à dénoncer tout ce qui la révolte, tel cette fabrique de conserves. Elle raconte alors la vie des ouvrières et leurs conditions très difficiles de travail, dans le froid, la saleté et le danger. Ce premier reportage, accompagné de photographies, fait exploser les ventes de son journal. Le monde ouvrier est son thème de prédilection.

    En 1886 elle part avec sa mère en voyage au Mexique ou elle y visite les plus grandes villes. Elle fournis au journal des articles sur les mœurs et coutumes, la vie culturelle et artistique, la politique du pays.

    En 1887, elle elle quitte son journal et se rend à New York, où elle pose sa candidature au New York Tribune, au New York Times et surtout au journal à sensation, le New York World de Joseph Pulitzer, qui la recrute après qu'elle eut semée le trouble dans les locaux. Pulitzer lui promet alors un contrat si elle parvient à s'infiltrer dans un asile. Elle accepte. Sa première tâche consiste ainsi à écrire un article au sujet d'un asile de fous pour femmes, le Blackwells Island Hospital à Roosevelt Island. Elle se fait passer pour malade et s'invente des problèmes psychiatriques afin d'y être internée et de pouvoir dévoiler les conditions épouvantables des patientes. Elle reste dix jours dans l'hôpital. Ce mode de journalisme, le reportage clandestin, devient sa spécialité. Le reportage fait scandale en dévoilant les horreurs des méthodes utilisées et amène un changement radical des pratiques.

    En 1888, il lui vient l'idée de faire le tour du globe pour battre Phileas Fogg, le héros du Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne. Mais le financier du New York World  refuse de la soutenir, estimant qu'une femme était incapable d'un tel périple.

    Le tour du monde de Nellie Bly

     

    Elle partira le 14 novembre 1889 pour un voyage de 40 070 Km.

    - Nellie Bly embarque ainsi à bord de l' Augusta Victoria de la Hamburg American Steamship Line

    -  Elle arrive à Southampton le 20 novembre ou elle apprend qu'une rencontre avec Jules Verne est prévue à Amiens.

    - Elle arrive en gare d'Amiens le 22 novembre à 16 heures et est accueilli avec enthousiasme par le célèbre écrivain accompagné de sa femme Honorine. Jules Verne la trouve jeune, jolie, mince comme une allumette et d'une physionomie enfantine. Elle est reçu dans le bureau de Jules Verne et rejoint rapidement son train de retour.

    - Elle atteint Calais de justesse et prend le train pour Brindisi. Après Suez, elle traverse la mer Rouge et arrive à Colombo le 14 décembre.

    - Le 18 décembre, elle est à Singapour où elle achète un petit singe. Les articles qu'elle envoie sur les lieux traversés obtiennent un succès prodigieux. Elle y étudie les mœurs et coutumes mais aussi l'extrême pauvreté rencontré. Des paris, comme pour le voyage de Phileas Fogg, sont ouverts aux Etats-Unis. 

    - Le 3 janvier 1890, elle arrive à Yokohama où elle peut lire son interview avec Jules Verne, en japonais.

    -  Le 7 janvier elle embarque sur le rapide vapeur Oceanic de la White Star Line pour rejoindre San Francisco le 20 janvier.

    - Elle arrive en gare de Jersey City le 25 janvier 1890 à 15 heures 51 après un périple de 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes.

    Le tour du monde de Nellie Bly

     Le jour même, Jules Verne reçoit un dépêche pour l'informer de la réussite du voyage. Il répond dans l'Écho de la Somme :

    «  Amiens, 25 janvier

    Jamais douté du succès de Nellie Bly, son intrépidité le laissait  prévoir.
    Hourra ! Pour elle et pour le directeur du World !
    Hourra ! Hourra !
    — Jules Verne

     

    Elle devient la première femme à faire le tour du monde sans être accompagnée par un homme, une aventure qu'elle raconte dans son livre« Le Tour du monde en soixante-douze jours ».

     

     

    Le tour du monde de Nellie Bly

     

     


  • Les Aventures de trois russes et de trois anglais

    Trois savants russes et trois savants anglais ont pour mission de mesurer un arc de méridien. Si une amitié profonde unit William Emery et Michel Zorn, une grande rivalité oppose Mathieu Strux et le Colonel Everest, co-dirigeants de la mission anglo-russe. Une mauvaise nouvelle vient encore creuser le fossé qui les sépare : le déclenchement de la Guerre de Crimée, opposant notamment la France et l’Angleterre à la Russie.

    Sir Georges Everest - Personnage réel

    Les Aventures de trois russes et de trois Anglais - Sir Georges Everest - Personnage réel

    Le colonel Everest, astronome à la tête de la délégation anglaise dans le roman, évoque bien sûr le colonel sir George Everest (1790–1866), le géographe dont le nom a été donné à la plus haute montagne du monde. Everest prit la suite de William Lambton (1753–1823) dans la vaste entreprise de triangulation et de cartographie de l'Inde qui dura de 1802 à 1841

    Les unités chez Jules Verne

     

    Jule Verne apparaît dans les Aventures de trois Russes et de trois Anglais comme un ardent défenseur du système métrique. On constate cependant que partout dans ses romans cohabitent les « anciennes » mesures (pieds, toises, lieues....) et les nouvelles (mètres, kilomètres...). On imagine avec quelles difficultés le nouveau système instauré par la Révolution, qui se voulait universel, s'est diffusé. Des exemples récents ont montré avec quelles réticences de tels changements se répandent finalement parmi le grand public. Bien qu'il soit légalement réintroduit en 1837 avec application effective dans les écoles en 1840, en plein milieu du XIXe siècle, le système métrique n'avait tout simplement pas cours en France ! Les grands ouvrages de vulgarisation du milieu (et même de la fin) du XIXe siècle, comme les Astronomies populairesd'Arago (1854) et de Flammarion (1880), donnaient à leurs lecteurs les distances en lieues (parfois en kilomètres, mais toujours accompagnés de leur conversion).

    Les Aventures de trois russes et de trois Anglais

    On remarque cependant une évolution constante dans les œuvres de Jules Verne, les anciennes unités étant progressivement éliminées au profit des nouvelles au cours du temps. Mais même dans La Chasse au météore, dont la version originale a été écrite en 1901, on trouve un joyeux mélange de mètres et de pieds, de kilomètres et de lieues, de kilogrammes et de livres (conservé en partie dans la version remaniée par Michel Verne et publiée en 1908). Il est vrai que la plupart des passages concernés sont censés être des extraits de journaux américains.

    Les Aventures de trois russes et de trois Anglais

    Verne s'est aussi fait une sorte de point d'honneur à adapter ses unités au contexte. Ainsi, les températures sont toujours en degrés Fahrenheit lorsqu'elles sont mesurées par des personnages anglo-saxons. Verne en donne alors systématiquement la conversion en degrés Celsius (centigrades) – parfois avec des erreurs. De même pour l'origine des longitudes : Greenwich ou Paris suivant la nationalité du navigateur – parfois sans cohérence avec les cartes illustrant ses ouvrages.

     

    Le système métrique n'est toujours pas universellement utilisé de nos jours, le pricipal réfractaire restant les États-Unis. Ce qui peut conduire à des erreurs. Un exemple spectaculaire récent fut la perte de la mission Mars Climate Orbiter par la NASA en 1999 au moment de son insertion en orbite martienne suite à une confusion entre unités anglo-saxonnes et unités du système métrique.

     


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    Les Forceurs de blocus

    L'histoire se passe en 1862, pendant le Guerre de Sécession. La ville de Charleston, peuplée de sudistes, est assiégée par les forces nordistes. Le capitaine James Playfair, commerçant britannique, voit là l'occasion de s'enrichir : avec son puissant navire, le Delphin, il veut forcer le blocus du port de Charleston et livrer une cargaison d'armes aux sudistes, en échange de coton qu'il pourra revendre en Grande-Bretagne . Au cours de la traversée vers les États-Unis, une passagère réussit à convaincre Playfair de remplir une mission encore plus périlleuse, soit celle de délivrer son père, prisonnier des sudistes. Que ne ferait pas James Playfair pour les beaux yeux de Miss Jenny

    Les forceurs de blocus

    Jules Verne nous offre un roman court, habilement raconté  évite les détours et les longues descriptions qu'il réserve habituellement à ses héros et qui font augmenter le nombre de pages de ses romans.

    Ce roman est intéressant à plus d'un titre : 

    - Il nous montre le comportement général des négociants, privilégiant les revenus possibles aux résultats de leur marchandages, comme on peut le voir avec l’échange armes/cotons effectué au profit des confédérés 

    - Il nous permet également d’avoir l’opinion occidentale de cette guerre civile, avec les arguments avancés des deux côtés. Intéressant, instructif, et plutôt pertinent dans le fond, ne faisant pas de ces questions politiques le centre du récit mais un complément à l’histoire.

    - La lutte de la voile contre la vapeur (dans l’épisode épique de la course-poursuite entre le voilier sudiste et le steamer des Anglais).

    Les forceurs de blocus - Analyse

    Un récit d'aventure dont Jules Verne a le secret, avec nombreux rebondissement et détails historique qui le caractérise. 
    Un must, une fois de plus.

     

    Les forceurs de blocus - Analyse





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