• Jules Verne : marchant de rêve

     

    Jules Verne marchant de rêve

    Les histoires de Jules Verne ont une structure de récits d'aventures qui arrive à point nommé dans le contexte de l'époque, avec une nouvelle étiquette de "romans scientifiques". L'intrigue du roman vernien semble convaincante et plausible, mais elle ne peut avoir lieu en réalité. Verne vend du rêve et de la mythologie. Son écriture est simple et directe. Les enfants lisent et, devenus adultes, ils se souviennent d'avoir rêvé des aventures de Hatteras, de Nemo ou de Fogg. Les illustrations font parties du rêve. Aussi réalistes que possible, elles impriment des lieux et des situations dans la mémoire du lecteur, elles participent à la création d'une aventure rêvée que le texte souligne et soutient.

     L'un des dernier romantique,Verne utilise le thème du voyage ponctué de découvertes et d'aventures pour apporter des connaissances aux familles françaises et faire vivre par procuration le émotions générées par les "mondes connus et inconnus". Jonglant avec son lecteur, à travers un feuilleton ou un livre, le récit que propose Verne donne l'illusion de la fermeture, la fin de l'aventure initiatique. Le lecteur croit l'histoire terminée, mais en fait, il reste sur sa faim et sa soif de connaissances. En utilisant l'énumération pour donner l'illusion de la connaissance exhaustive, Verne facilite la frustration de ses lecteurs par le biais d'un avenir promis que les dernières décennies du XIXè siècle ne pouvaient imaginer pauvre et misérable. 

    La fin de la plupart des romans est donc heureuse. Et si aujourd'hui le "steampunk" - un XIXè siècle de science-fiction où tout fonctionne à la vapeur - connait un tel succès, peut-être est-ce parce que l'avenir nous parait sombre et peu optimiste... Tout cela crée l'image d'un Jules Verne tutélaire apportant, aussi bien à ses héros qu'à ses lecteurs, un avenir rassurant.